samedi 22 décembre 2012

Comment préparer et effectuer la visite d'une Église

 

Comment préparer et effectuer la visite d'une Église (en 1946)

 1- Préparation de la visite

a- Etude sommaire des caractères distinctifs du style roman et du style gothique à l'aide de manuels.

b- Définition de mots techniques, à l'aide de dictionnaires illustrés, de croquis simples et de cartes postales.
Ainsi : pour comprendre ce qu'est un portail, l'élève doit se familiariser avec le sens des mots : linteau, tympan, trumeau, voussure, pied-droit.

c- Dessin d'un plan du monument en distinguant les différentes époques de la construction par des couleurs (Exemple : plans de la cathédrale de Chartres dans la monographie éditée chez Laurens, sous la direction de LEFEVRE-PONTALIS).
Voir s'il y a eu restauration et, dans ce cas, expliquer en quoi elle a consisté.

d- Examen des grands thèmes iconographiques du Moyen âge. Le professeur doit se reporter aux travaux d'Emile Mâle et les élèves pourront utiliser des Histoires saintes qui leur fourniront des indications sur la Genèse, l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, Saint Jean-Baptiste, le Jugement dernier, etc., etc. Il y aurait lieu d'insister plus ou moins selon la richesse des monuments.

e- Les visiteurs se muniront, non seulement du matériel nécessaire pour faire quelques croquis sur place, mais de cartes postales judicieusement choisies aux fins de comparaison.

2- La visite

Regard préliminaire sur le site, le quartier, l'orientation.
a- Devant l'ensemble de la façade.
Est-elle romane ou gothique ? Si elle est romane, est-elle simple ou ornée ? A quel groupe se rattache-telle ?
Y a-t-il une galerie au-dessus du portail ? une rose ? des tours ? des flèches ? Les flèches sont-elles de la même époque ?

b-Devant le ou les portails.
Y a t-il un ou plusieurs portails ? pourquoi ? est-ce en rapport avec le plan d'ensemble ?
Quelle est la disposition générale ? (trumeau, tympan, linteau, etc.).
Y a-t-il eu des mutilations ? Quand ? Par qui ? une restauration ? Par qui ?
Quels sont les sujets traités ? Le même sujet est-il traité dans d'autres monuments ? (se reporter aux cartes postales illustrées).
Cette statuaire fait-elle corps avec le monument ? ou pourrait-elle en être détachée ?
Le sculpteur est-il gauche encore ou en pleine possession de ses moyens ? Le connait-on ?

c- En faisant le tour du monument.
Quel est le plan général ? La croix est-elle visible du dehors ? Y a-t-il une toiture ou des coupoles ? Y a -t-il un clocher ?
Le chevet est-il d'un seul corps ou composé de plusieurs chapelles à toitures indépendantes ?
Y a-t-il des contreforts et pourquoi ? Est-ce en rapport avec la hauteur de l'église, avec la poussée des voûtes ?
Voit-on des arcs-boutants ? des gargouilles ? des chimères ? L'architecte a-t-il su en tirer un effet décoratif ? A-t-il tiré parti des matériaux pour un effet d'art ?
L'église a-t-elle été fortifiée ? Si oui, pourquoi ?
Dans quelle mesure la construction a-t-elle été gênée ou favorisée par la disposition du terrain ?

d- En regardant les portails latéraux.
Sont-ils comparables aux portails de l'entrée ? Plus riches ou plus modestes ? Postérieurs ou antérieurs ? Traitent-ils des mêmes thèmes ? En comparer les styles et la facture. (Exemple : la Vierge est-elle plus humaine ? le réalisme plus accentué ?)

e- En pénétrant dans l'église par la façade.
Y a-t-il un narthex ?
Est-il fermé ? vaste ? pourquoi ? Avez-vous, en entrant dans la nef, une impression de clarté ? Cette impression est-elle en rapport avec le style de l'église ? La nef s'élance-t-elle ? La grandeur l'emporte-t-elle sur l'intimité ? Pourquoi ?
Y a-t-il une tribune au-dessus des bas-côtés ou un triforium ? A quoi servait-il ?
La voûte est-elle en plein cintre ? à coupoles ? à arc brisé ? à ogives ?
f- En circulant à l'intérieur de l'église.
Y a-t-il des bas-côtés ? Combien ? Un déambulatoire ? Des chapelles rayonnantes autour du choeur ? Le choeur est-il au même niveau que la nef ? En est-il séparé ou non par un jubé ? De quelle époque date la séparation ?
Y a-t-il des colonnes ou des piliers ? Sont-ils masifs ou délicats ?
La croisée du transept est-elle surmontée d'une coupole ?
Voit-on des arcs-doubleaux ? Quel est leur rôle ?
Les chapiteuax sont-ils monumentaux ? S'il n'y en a pas, en déduire l'âge de l'édifice.
S'ils sont historiés, en étudier l'iconographie. Sont-ils au contraire, purement décoratifs ? Etudier alors l'influence des tissus orientaux (art roman) ou examiner l'épanouissement plus ou moins marqué des feuilles de choux (art gothique).
Observe-t-on un tour de choeur sculpté ? Est-il contemporain de l'église ? Y a-t-il un jubé ? A quelle préoccupation a répondu cette addition ?
Y a-t-il des fresques ? Est-ce fréquent ? quand les murs des églises étaient-ils colorés ?
Y a-t-il des vitraux ?Peut-on les dater d'après la technique et leur style ? lesquels sont les plus beaux ? que révèlent-ils du sentiment religieux, des préoccupations et en général de la vie ? Sont-ils vraiment la Bible du pauvre ? Jouent-ils le même rôle que les chapiteaux historiés ?
L'église possède-t-elle des meubles (chaire, stèles) dignes de remarque ? De quelle époque ?
L'esprit satirique se manifeste-t-il ? Où ?

3- Exercices récapitulatifs

Faire exécuter :
a- des coupes transversales à travers l'édifice, à la hauteur du choeur, des bas-côtés et des arcs-boutants ;
b- des schémas de la façade, des portails.

Reconstituer la promenade à l'aide des cartes illustrées, accompagnées d'un commentaire.
Etablir des comparaisons avec d'autres monuments connus.
Faire rédiger des essais soit descriptifs, soit historiques. Exemple : la vie de l'église au Moyen âge ; une représentation de miracles ou de mystères ; les mœurs médiévales d'après la sculpture et le vitrail ; l'église et les autres édifices publics de la localité : rôle respectif dans le passé et dans le présent.
Lire des pages de Chateaubriand (Le génie du christianisme), Victor Hugo (Notre Dame de Paris), Michelet (Histoire de France), Huysmans (La cathédrale), Paul et Victor Margueritte (Les braves gens), Émile Mâle (L'art religieux en France), etc. 

Madeleine Schnerb

Extraits de Paul et Victor Margueritte, Huysmans et Émile Mâle



p179-180
In L’information historique, n°5 nov-dec 1946.
 

dimanche 11 novembre 2012

Racontons l’histoire des ballons



Avec les petits

Racontons l’histoire des ballons



Un des plus anciens rêves des hommes a été de s'élever dans les airs : une légende grecque raconte l'aventure du célèbre Icare qui, muni d'ailes fixées au corps par de la cire, s'éleva si haut que les rayons du soleil firent fondre cette cire et le présomptueux fut précipité sur la terre ; ce mythe resta pendant longtemps comme le symbole des limites humaines.
Le moyen âge considérait comme une ambition démoniaque de vouloir s'élever au-dessus du sol : les sorcières chevauchaient des balais magiques et disparaissaient, telles des "weird sisters" de "Macbeth" aussi mystérieusement qu'elles étaient venues. Il n'est pas surprenant que Léonard de Vinci, qui chercha anxieusement la solution du problème, apparût comme inspiré par le diable en personne.
D'ailleurs, remarquons-le bien, personne ne songeait à s'élever à l'aide de ballons : on voulait copier les oiseaux, leur emprunter leurs ailes ; mais le manque de vitesse faisait échouer tous les plans. Ce n'est qu'au XVIIe siècle qu'on pensa à construire des appareils plus légers que l'air ; alors la science donnait des encouragements en ce sens, grâce aux premières expériences sur la pesanteur.

Le bateau volant de Laurenço

I- Avant les Montgolfières

Un père jésuite imagina sur le papier une sorte de vaisseau soulevé par des globes de métal, d'où l'air aurait été retiré ; mais il ne trouva pas un procédé pratique pour faire le vide dans ces globes. Un autre, ayant le pressentiment que les différentes couches de l'atmosphère n'ont pas le même poids, eut la candeur d'imaginer qu'une gigantesque arche de Noé, large comme la vigne d'Avignon, dépasserait dans sa partie supérieure la région où se forme la grêle et se souleverait pour ainsi dire d'elle-même.
La première invention sérieuse fut celle d'un moine brésilien, Laurent de Guzmao qui, au début du XVIIIe siècle, exécuta la première tentative publique d’aérostation ; mais il fut poursuivi comme sorcier et ses documents furent brûlés. Par contre, un autre moine, Bartolomeo Laurenço, fit beaucoup de publicité autour d'un vaisseau volant, qui ne prit jamais son vol, tandis qu'en France ou en Angleterre, on continuait des expériences plus ou moins heureuses de voitures à ailes, de cabriolets volants ou autres engins étranges et peu pratiques.

II- Les Montgolfières

 En 1776, on avait découvert l'hydrogène, quatorze fois plus léger que l'air, et que l'on appela d'abord, à cause de sa propriété la plus visible, "air inflammable". Mais les essais pour en gonfler des ballons se révélèrent d'abord infructueux, faute d'enveloppes assez imperméables, et les frères Montgolfier, fabricants de papier à Annonay, se résignèrent à utiliser l'air chaud.
C'est à Annonay, en effet, que le 5 juin 1783, devant toutes les autorités locales, les Montgolfier réussirent à faire monter un ballon, gonflé avec de l’air chaud provenant de la combustion de matières inflammables les plus diverses. Le ballon était naturellement ouvert à la base pour que l'air chaud, relativement léger, y pût pénétrer. Il réussit à rester en l'air dix minutes. Le bruit de cet exploit excita la curiosité des Parisiens qui, impatients, n'attendirent pas l'arrivée des frères Montgolfier pour avoir, eux aussi, leur expérimentation. Au milieu de l'enthousiasme de la foule, massée au Champ de Mars, les frères Robert et leur collaborateur Charles firent envoler un ballon de taffetas gommé qui alla s'affaisser à Gonesse (au nord de Paris), à la grande terreur des paysans ; ceux-ci accueillirent cet engin suspect à coups de fourche.


Cependant les Montgolfier, arrivés à Paris, préparèrent un ballon de 14 mètres de diamètre, en toile de coton grossier solide, peint en bleu et rehaussé d'or, qui s'éleva grâce à la combustion de 80 livres de paille et de 5 livres de laine, emportant une cage, où trois voyageurs prirent place : un mouton, un canard et un coq ; Montgolfier avait catégoriquement refusé à Pilâtre des Rosiers la permission de prendre la place des trois malheureux animaux. Le ballon était perdu d'avance, puisque l'air chaud n'était pas maintenu par un feu continu. Il fallait donc que le feu fût aussi du voyage. Des aéronautes, humains, cette fois, embarquèrent une provision de paille, à bord d'une nacelle, suspendue à un ballon fourni par le fabricant de papier Réveillon ; mais ils préparèrent leur expédition dans le plus grand secret, afin d'éviter la bousculade des badauds : le 21 novembre 1783, cette première "montgolfière" reçut le baptême de l'air ; Pilâtre des Roziers et le marquis d'Arlandes, du haut de la balustrade qui entourait l'orifice du ballon, saluaient la foule en délire, puis s'évertuèrent à brûler leur provision de paille pour entretenir l'air chaud. Après avoir survolé presque tout Paris, ils atterrirent sans autre dommage que la perte de la redingote de Pilâtre qui fut découpée par ses admirateurs.

III- Les aérostats à l'hydrogène

A peine née, la Montgolfière avait déjà un concurrent. Le physicien Charles, pris d'émulation, voulut utiliser l'hydrogène dans des ballons caoutchoutés, à soupape, et chargés de lest pour pouvoir modérer la chute. Un baromètre permettrait de se rendre compte de la hauteur de l'ascension.
Dès le 1er décembre 1783, Charles et Robert s'élevèrent aux Tuileries sous une sphère de soie à bandes rouges et jaunes, dans une nacelle en forme de char antique, et, après un voyage de deux heures et demie, escortés au sol par des cavaliers, terminèrent leur randonnée à Nesles, en Picardie.
Désormais montgolfières et aérostats multiplièrent leurs ascensions : les premières plus rudimentaires à meilleur marché, plus dangereuses tant pour les voyageurs que pour les récoltes qu’elles incendiaient souvent, furent bientôt réservées aux fêtes foraines, tandis que les ballons à hydrogène connaissaient un
succès croissant.


On avait trouvé le moyen de les gonfler à l'aide du gaz d'éclairage, fabriqué dans presque toutes les villes, à partir du milieu du XIXe siècle. On sait le rôle joué par les ballons pendant le siège de Paris ; ils étaient gonflés dans l'ancienne gare d'Orléans. Mais en même temps que ces aérostats rendaient d’inappréciables services, on déplorait de ne pouvoir les diriger. Il est vrai que lorsque le secret de la dirigeabilité fut trouvé, on ne renonça pas au ballon libre : c'est ainsi qu'un Suédois, nommé Andrée, fit en 1897 une expédition polaire, et son livre de bord, extrêmement curieux, ne fut découvert, par un baleinier, que trente-trois ans plus tard, en 1930, dans une île au large du Spitzberg.





IV- Les dirigeables

Cent ans après le premier envol d'une montgolfière, les savants et les techniciens se montraient encore sceptiques sur la possibilité de diriger les ballons. Cependant, les frères Montgolfier eux-mêmes y avaient déjà songé et avaient rêvé d'équiper leur machine avec des rames, ou bien lui donner la forme d'un poisson volant, muni de queue-gouvernail et de nageoires gonflées d'air. Un nommé Blanchard tenta une ascension dirigée, le 2 mars 1784 à Paris, et Guyton de Morveau, une autre à Dijon ; le 25 avril de la même année, le duc de Chartres s'éleva dans une machine à palettes. C'est avec un appareil analogue, mais plus perfectionné, que Dupuy de Lôme, bien plus tard en 1872, tenta de conduire son ballon, en produisant la propulsion à l'aide d'une hélice, mue par un treuil, lui-même actionné par huit hommes embarqués dans une nacelle d'osier.
Tous ces aérostats avaient tenu l'air plus ou moins longtemps, mais n'avaient pas été réellement dirigés. L'application du moteur à vapeur devait pourtant apporter la solution. Sous Louis-Philippe, le docteur Le Berrier l'avait pressenti ; Gifffart, en 1852, avait déjà construit un assez grand dirigeable de forme allongée. Toute la fin du XIX e siècle est marquée par les recherches des Français (les frères Tissandier) ou des Allemands (Wolfert en 1896) pour construire des dirigeables vraiment pratiques.


Avant la première guerre mondiale, deux noms s'imposèrent : en France, Santos-Dumont, venu du Brésil, et qui devait s'illustrer à bord des premiers avions, préconisait la construction de petits dirigeables ; il fit de très nombreuses expériences à partir de 1898 ; en Allemagne le Comte Zeppelin voulait au contraire de gigantesques dirigeables, capables de soulever d'énormes cabines, où salons et couchettes offriraient à de  riches passagers des traversées coûteuses, mais confortables : car le moteur permettait d'envisager des voyages outre-Atlantique et l'on était bien loin du jour où s'envolèrent un mouton, un canard et un coq. Mais si les moyens des hommes devenaient plus grands, les catastrophes devenaient plus spectaculaires : telle fut celle du Hindenburg en 1937. Les avions plus lourds que l'air semblaient devoir l'emporter sur l'aérostat géant.

Madeleine Schnerb


In L’information historique, n°3 mai-juillet 1946.p 99-102

vendredi 2 novembre 2012

Comment écrire les nombres et compter à la manière de l’ancien temps

Dans ce premier numéro d'une nouvelle ère (l'après-guerre), après des années de silence, des années hors du temps, Madeleine passe une heure avec les petits pour parler des nombres et de la manière de compter.

La dernière fois, son mari et elle avaient 39 ans, ils en ont 45 ; leurs enfants avaient 8 et 10 ans, ils en ont 14 et 16. Ils ne sont plus les élèves potentiels de ces belles leçons, eux qui l'ont été de fait les années qui ont précédé.


 **

Documentation pédagogique

Une heure de classe

Avec les élèves du 1er degré

 

Comment écrire les nombres et compter à la manière de l’ancien temps

L’information historique, n°1 janvier-février 1946. (p18-19)





mercredi 31 octobre 2012

L'information historique : l'année zéro




L’Information historique  (voir Une vie autour d'une thèse - 1900-1962)

La revue reprend après guerre ; mais le monde n’est plus le même. Au sein de cette entreprise, les contrecoups des années noires créent des bouleversements : en effet Jules Isaac se retire, très fortement éprouvé, ne pouvant accepter de voir son nom associé à celui d’Albert Troux fait inspecteur général par Vichy. Ce départ affecte beaucoup Schnerb qui continue cependant à s’investir dans ce qui est assez largement son œuvre et poursuit des relations amicales et professionnelles avec Isaac. En effet, il s’intéresse à ses nouvelles préoccupations visant à comprendre les racines chrétiennes de l’antisémitisme.
Dans le premier numéro, en janvier 1946, Albert Troux explique pourquoi la revue n’a pas paru pendant la guerre et fait le bilan de la situation : 

« Certes, au lendemain du désastre, nous aurions pu reprendre la publication de cette jeune revue, dont les premiers collaborateurs, par leur dévouement et leur compétence avaient su conquérir, en un laps de temps fort bref, l’estime, la confiance, l’attachement de tant de lecteurs. La copie ne faisait pas défaut ni le papier. Mais eussions-nous réussi à tromper la censure de l’occupant et à éluder ses consignes qu’il nous eût fallu, avant tout autre chose, supprimer des pages de garde de la revue les noms de deux de ses fondateurs. C’est à quoi ni le troisième d’entre eux – celui qui signe ces lignes – ni notre éditeur ne pouvaient consentir. Malheureusement, l’état de santé de M. Jules Isaac, ébranlé, non certes par toute une vie de labeur, mais par une épreuve torturante (plusieurs de ses proches ont disparu dans les camps de déportation), l’a contraint à résilier ses fonctions de co-directeur ».


En 1946, Emile Coornaert[1] remplace Jules Isaac ; Madeleine ajoute « avec la passion en moins », et Robert replonge dans cette entreprise qui lui tient à cœur.


[1] Professeur à la faculté des Lettres de Nancy puis au collège de France en 1936 ; a publié en 1941 Les corporations en France avant 1789.