vendredi 30 octobre 2020

Robert Schnerb : 20 décembre 1900 - 30 octobre 1962

 Il y a 58 ans mourait Robert Schnerb, le mari de Madeleine.

 

Robert Schnerb, un historien dans le siècle

Octobre-novembre

Il y a 120 ans naissait Madeleine -18 octobre 1900.

Il y a 35 ans elle mourait - 1er octobre 1985.

Il y a 58 ans le 30 octobre 1962 mourait Robert.

Il y a 80 ans elle a été mise à la retraite d'office par Vichy, ainsi que son mari Robert. (statut des juifs du 3 octobre 1940, au JO le 18 octobre).

Elle fait sa dernière classe le 17 décembre 1940.

 

Extraits de son journal :

Le 15 novembre 1940 : "nous recevons note de l’inspection au sujet de notre retraite". 

"Le mardi 17 décembre 1940, je fais mes adieux à la Directrice, journée surchargée."

 

jeudi 25 août 2016

Visite du Louvre



Dans le Bulletin de la société des professeurs d'histoire et de géographie (juin 1929 p.222-223), Madeleine fait le compte rendu d'un ouvrage sur le Louvre;
Rappelons que Madeleine a souvent accompagné ses élèves pour des visites des monuments historiques.  

Louis Hautecoeur. — Histoire du Louvre : le Château, le Palais, le Musée, des origines à nos jours (1200-l928). Edité par l'Illustration, Paris.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5520640b/f65.image.r=schnerb?rk=386268;0


" Cet ouvrage n'est pas seulement un livre d'art : l'auteur veut aussi montrer les événements qui ont eu le Louvre pour cadre, événements qui expliquent souvent les vicissitudes de l'histoire du monument lui-même. — Aussi ce volume est à la fois remarquable par la richesse de l'illustration, et l'abondance des documents, comme en témoigne une abondante bibliographie. Des plans historiques, précis et clairs, une table topographique, permettent au lecteur de suivre l'auteur dans le dédale des bâtiments de ce qui fut château, puis palais, puis musée.

« Palais du Louvre et des Tuileries (plan historique) »
Publié dans Louis Hautecoeur, Histoire du Louvre. Le château, le palais, le musée des origines à nos jours (1200-1928), Paris,L’Illustration, s.p.

Des reproductions de tableaux illustrent l'énumération, un peu aride parfois, des transformations successives de l'édifice ; M. H. connaît admirablement l'iconographie de son sujet, et a su utiliser des images contemporaines.

Pour érudit qu'il soit, l'auteur sait agrémenter son texte d'anecdotes qui l'égaient, de petits détails pittoresques : il ne nous déplaît pas d'apprendre qu'un lit valait sous Charles V, 3 sols 3/4 — ou qu'au XVIIIe siècle, les élèves-artistes logés au Louvre, irrespectueux de leur demeure somptueuse, perçaient les toits pour aller s'y promener.

L'auteur ne perd d'ailleurs jamais de vue l'histoire générale : pour lui, le Louvre est le symbole de l'esprit de suite des Français : monument royal, il n'a été achevé que sous la Seconde République et Napoléon III qui l'ont adapté.

Louis Hautecœur, « Projet d’une salle de spectacle par N.-M. Potain (1763) », L’Architecture, t. XXXVII, n° 3, 10 février 1924, p. 34-35

L'histoire du Louvre est étroitement unie à celle de l'histoire de la France : il est d'abord construit par Philippe-Auguste qui dresse cette « forteresse sourcilleuse » au carrefour de quatre fiefs, pour défendre sa capitale : château féodal, le Louvre bénéficie des essais architecturaux antérieurs.
Avec Charles V, la forteresse devient une habitation, le Louvre n'est plus qu'une « résidence bien défendue », mais « aimable » Charles V aime la somptuosité, et fait richement meubler son château, mais il mène une vie simple, et son jardin n'est qu'un « jardin de curé ».

Abandonné au xv° siècle, le Louvre redevient un édifice vraiment royal avec François 1er' : signe des temps nouveaux, celui-ci fait abattre la tour et Pierre Lescot construit un ensemble décoratif et harmonieux. Le Louvre est lié alors à tous les événements tragiques du XVIe siècle.

Les Bourbons sont dominés par le « grand dessein » : la réunion du Louvre aux Tuileries ; Henri IV commence, Louis XIII voudrait et ne peut continuer. Louis XIV pense bien plus à Versailles, mais Colbert veille à la vieille demeure royale : il fait compléter le bâtiment de Lescot, et c'est lui qui fait construire la colonnade.

Au XVIIIe siècle, nous assistons à « l'invasion » du Louvre : Académies diverses, artistes y logent. Des baraques s'adossent aux murs, et même il est « livré à la paperasse ». Cependant, dès cette époque, apparaît l'idée de musée ; sous Louis XV déjà les « salons » font fureur : l'origine, c'est l'habitude d'exposer les œuvres des Académiciens dans le « Salon » du Palais.
Napoléon, pour en faire un gigantesque musée destiné à abriter les dépouilles des palais d'Europe, reprend le grand dessein des rois, mais Percier et surtout Fontaine ne peuvent aboutir : cependant ils dégagent le Louvre, aménagent des salles, complètent la décoration, restaurent la colonnade.
Les régimes suivants accommodent le Louvre à leur goût : Louis XVIII et Charles X sont préoccupés de rappeler dans la décoration la continuité de la monarchie. Enfin, après 1850, le « grand dessein » est réalisé: Visconti, puis Lefuel en sont les artisans. Soucieux de l'effet d'ensemble, Lefuel a sans doute un peu trop sacrifié au goût ostentatoire de son temps, mais il a su achever sans trop de disparate un édifice si souvent compromis dans son développement.

Ainsi, l'ancienne forteresse, le palais des Valois et des Bourbons, est devenu le Musée de la Troisième République. Peu de monuments, certes, ont eu une histoire aussi remplie, et cependant aussi continue. M. H. nous conduit avec, une sûreté rare de 1200 à 1928; peut-être regrette-t-on parfois une surabondance de détails : la précision touche à la minutie ; mais il faut reconnaître que l'auteur ne s'égare jamais, et qu'il nous a donné un guide précieux pour les visiteurs du Musée, un ouvrage utile pour nos travaux pratiques, une histoire souvent pittoresque et des textes originaux.

Madeleine Schnerb (Clermont-Ferrand).

Les illustrations sont issues de :
Antonio Brucculeri, « Architecture classique, émergence et vulgarisation d’une catégorie, ou les raisons d’une exposition et de son catalogue », in Antonio Brucculeri (dir.), Louis Hautecœur et la tradition classique, Paris, INHA (« Les catalogues d'exposition de l'INHA »), 2008, [En ligne], mis en ligne le 29 juillet 2011, consulté le 21 août 2016. URL : http://inha.revues.org/2928