« Les familles se souciaient peu de méthode, mais elles voulaient des progrès tangibles, nous dirions vulgairement qu'elles en voulaient pour leur argent : le maître qui n'arrivait pas assez vite à apprendre à lire voyait son école se vider au bout d'un an... les inspecteurs se plaçaient à un un point de vue plus élevé, s’efforçaient de classer les écoles, de juger les matières enseignées, sans doute, mais des méthodes aussi.
[...]
Certes, la méthode n'est pas tout : Gleize remarque que les petits montagnards apprennent plus vite que les enfants de la plaine, cependant plus assidus : "cela tient, pense-t-il, à une cause atmosphérique. En effet, dans les pays qu'on appelle ici le marias on ne trouve pas dans les enfants cette vivacité d'intelligence qui se fait remarquer chez les montagnards".
Cependant les inspecteurs sont persuadés que de bons procédés doivent faire de bons élèves. Depuis, la restauration, quelques personnes cherchaient à rénover l'enseignement primaire et voulaient éliminer des petites écoles la méthode individuelle* par laquelle le maître n'arrivait guère à consacrer qu'un quart d'heure par élève, au milieu de l'indiscipline. On préconisait beaucoup le mode mutuel, mais, sans aucun doute à cause des résistances qu'il rencontrait, les inspecteurs pensaient plus encore à la méthode simultanée qui consistait à diviser la classe en sections de même force et faire travailler un groupe à l'écriture, par exemple, pendant que le maître apprenait à lire à un autre.
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Certes, la méthode n'est pas tout : Gleize remarque que les petits montagnards apprennent plus vite que les enfants de la plaine, cependant plus assidus : "cela tient, pense-t-il, à une cause atmosphérique. En effet, dans les pays qu'on appelle ici le marias on ne trouve pas dans les enfants cette vivacité d'intelligence qui se fait remarquer chez les montagnards".
Cependant les inspecteurs sont persuadés que de bons procédés doivent faire de bons élèves. Depuis, la restauration, quelques personnes cherchaient à rénover l'enseignement primaire et voulaient éliminer des petites écoles la méthode individuelle* par laquelle le maître n'arrivait guère à consacrer qu'un quart d'heure par élève, au milieu de l'indiscipline. On préconisait beaucoup le mode mutuel, mais, sans aucun doute à cause des résistances qu'il rencontrait, les inspecteurs pensaient plus encore à la méthode simultanée qui consistait à diviser la classe en sections de même force et faire travailler un groupe à l'écriture, par exemple, pendant que le maître apprenait à lire à un autre.
Rapport du préfet sur l'état de l'instruction primaire dans le département.1809 |
Rapport
de l'inspecteur d'académie sur l'état de l'instruction primaire.
1835-1836 |
La méthode mutuelle* ne semble pas avoir eu beaucoup d'adeptes malgré l'ouverture d'une école modèle à Clermont, dès le temps de la Restauration. Une répugnance ancienne, d'autant plus redoutable, en entravait les progrès : on y voyait encore une source d'athéisme. De plus, les moniteurs formés lentement s'en allaient trop vite. Le matériel manquait enfin. Aussi, en 1840, 8 écoles se classent dans le mode mutuel dont trois seulement méritent de l'être et Payen doit constater un peu plus tard que cette méthode n'est connue que de nom et que beaucoup croit l'appliquer et font tout autre chose.[...]
La méthode simultanée* est mieux connue. Elle a été mise en honneur par les frères des Écoles chrétiennes et a donné de bons résultats : elle est la plus fréquemment employée.... Mais rarement on arrivait au but poursuivi : occuper tous les enfants en même temps; on ne réussissait pas à faire surveiller les élèves par les plus dignes et faire se succéder les exercices avec assez de précision. [...]
Payen constate, en 1844, que l’enseignement est partout plus théorique que pratique : il est fait en lui-même et non en vue d'une éducation intellectuelle et morale... Gleize, Fernandez ou Payen sont d'accord pour désirer que l'on forme des esprits et des caractères plus que des mémoires.[...]
Ce vice initial qu'ils dénoncent, ils le retrouvent dans chaque discipline : la routine domine enseignement de la lecture : on articule les consonnes selon la vieille méthode; les pages d'écriture sont assez bien formées mais l'écriture courante est presque illisible; l’enseignement de l'arithmétique n'est raisonnée que dans les classes des élèves-maîtres, ailleurs ce n'est que mécanisme et presque partout le calcul mental est négligé.[...] »
Madeleine Schnerb, « Enseignement primaire dans le Puy-de-Dôme avant et après la loi Guizot » Revue d'Auvergne, 1936.
***
Ces méthodes du milieu du XIXe siècle visent à enseigner à beaucoup d'enfants dans une seule salle avec un seul vrai maître :
*La méthode individuelle : A une époque où l'on manque de maître, les enfants attendent leur tour d'apprentissage pendant qu'un d'entre eux étudie ; ainsi chaque enfant bénéficie au plus d'un quart d'heure de travail, le reste du temps, il le passe avec les autres sans surveillance et sans occupation. C'est la méthode utilisée dans les écoles clandestines.
Proposition d'emploi du temps et d'organisation de la classe dans une école d'enseignement mutuel. (Tableau anonyme, 1851) Coll. Archives départementales du Bas-Rhin (A TP PRI 239/8) |
*La méthode simultanée : Les enfants sont partagés ; le maître se charge par exemple d'enseigner l'arithmétique pendant que les autres exécutent des travaux sous la surveillance de répétiteurs-surveillants. Ils sont classés par âge et apprennent la même chose dans une discipline stricte. C'est la méthode des Frères des écoles chrétiennes.
Ne serait-ce pas la nôtre?
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