lundi 19 mars 2012

Madeleine Amoudruz (Rebérioux) 1935

Madeleine Amoudruz, dans l'ombre, juste derrière son professeur, Madeleine Schnerb

Dans cette classe de 3e, la « grande gamine, un peu embarrassée de ses membres », « assez dégingandée, différente des autres, aux yeux ardents », que je situe juste derrière Madeleine Schnerb, légèrement dans l'ombre, c'est Madeleine Amoudruz, future Madeleine Rebérioux. (p47)


« Je sais par Madé (Madeleine Rebérioux) qu'elle fut un peu bousculée dans sa conception du professeur quand je manifestai en classe une certaine tendance à l'humour!

« L'occasion de la découverte fut un devoir sur Luther : je donnai à commenter à cette classe (particulièrement brillante) une phrase de Lucien Febvre ! " Luther voyait autour de lui plus de ruines que de bâtisses". Madeleine me remit une copie hors de pair.

« Je la retrouvai en première à la rentrée d'octobre 1936.
Cette première était une classe extraordinaire... Quand j'aurai dit que sur les 23 élèves de cette année scolaire, il y en a au moins trois qui ont été agrégées par la suite, on peut mesurer ce qu'elles étaient à 16 ans!
« Pendant les vacances nous avions beaucoup réfléchi Robert et moi à nos problèmes pédagogiques. Nous sentions que nous faisions rien de bon à dire en classe un manuel de notre crû où toutes les parties du programme seraient traitées selon une règle proportionnelle, car c'était exclure toute possibilité de creuser certains problèmes. La parution du petit Aide-mémoire de Maurice Crouzet, si intelligent et si "complet" nous permettait d'innover : nos réflexions aboutirent à une déclaration liminaire que je fis devant mon auditoire juvénile ahuri : "Je ne vous prépare pas au bachot. il y  un excellent aide-mémoire qui vous apprendra le programme. Je vous interrogerai pour vérifier vos connaissances, oralement ou par écrit. Ceci me permettra de vous faire pénétrer plus avant dans la véritable histoire, celle des historiens qui travaillent pour faire avancer nos connaissances".
Madeleine exultait. »

Extraits de Mémoires pour deux (p. 47-48)

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