Les époux
Schnerb sont nommés dans la région parisienne à la rentrée 1937, Robert au
lycée Lakanal et Madeleine au Lycée Marie-Curie de Sceaux.
Immédiatement,
le changement est bénéfique.
Madeleine
s'entend bien avec sa directrice, Suzanne Forfer, et l’établissement inauguré l'année précédente
est flambant neuf, ce qui lui permet probablement de développer sans contrainte
sa pédagogie. [voir]
J'imagine
combien fut stimulant d'enseigner dans un établissement inauguré quelques mois
avant par le ministre de l'éducation nationale du Front populaire Jean Zay, et
portant le nom de Marie Curie.
Madeleine se
souvient forcément de sa propre scolarité, et doit mesurer avec joie les
progrès conduisant à offrir aux filles une éducation d'aussi bonne qualité.
Jusque-là, il n'y avait pas de lycée de jeunes filles dans l'ensemble de la
banlieue sud en dehors d'institutions privées.
Les
nouvelles orientations du Front Populaire en matière éducative peuvent
s'appliquer ici :
« Éveiller
les aptitudes et la curiosité des élèves, ouvrir plus largement à la vie le
travail scolaire, familiariser l’enfant avec les spectacles de la nature et de
la société, lui faire connaître l’histoire et la géographie locales, développer
la curiosité, visiter les usines, les jardins, les monuments, les lieux
historiques, étudier les curiosités naturelles, herboriser, promouvoir
l'enseignement ménager pour les filles, les travaux manuels pour les garçons ».
(Jean Zay, Souvenirs et solitude, Paris
Julliard, p145. 146)
Les rapports du chef établissement et des
inspecteurs témoignent de la bonne adaptation de Madeleine dans ce nouveau
cadre :
« Bon professeur enseignement bien documenté vivant et
précis. A assumé la surveillance des collections, leur enrichissement, et elle
s’acquitte de cette tâche avec beaucoup de méthode. »
Le rapport d'avril 1939 de Jules Isaac est intéressant
à plus d'un titre : Madeleine fait une leçon sur l’art contemporain avec
des images et Isaac juge cet « enseignement vivant, animé, personnel, bien fait
pour entraîner et intéresser les élèves »; il lui a permis « d’apprécier la
liberté et la sincérité avec lesquelles s’expriment les élèves de Mme Schnerb ». Il observe que
le « travail reste très collectif » et s'il souhaite « que les élèves
perdent l’habitude des réponses en chœur » il conclut :
« Dirai-je d’un tel enseignement qu’il est d’un maître
impressionniste? Il est vivant à coup sûr et entraînant. Ce sont là des
qualités précieuses. »
Alors que Madeleine enseigne dans ce beau lycée, elle rédige "Quelques souvenirs de collège ! 1915-1917"
pour le Bulletin des Anciennes Élèves du Collège de Chalon-sur-Saône.
« Les salles n’avaient jamais été destinées à abriter une classe. Qu’il serait amusant d’y amener une fois, en "loisirs dirigés" (référence à Jean Zay), mes élèves actuelles, somptueusement installées dans un Lycée moderne » … évocation par laquelle j'ai commencé ce blog.
Alors que Madeleine enseigne dans ce beau lycée, elle rédige "Quelques souvenirs de collège ! 1915-1917"
pour le Bulletin des Anciennes Élèves du Collège de Chalon-sur-Saône.
« Les salles n’avaient jamais été destinées à abriter une classe. Qu’il serait amusant d’y amener une fois, en "loisirs dirigés" (référence à Jean Zay), mes élèves actuelles, somptueusement installées dans un Lycée moderne » … évocation par laquelle j'ai commencé ce blog.
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