vendredi 22 février 2013

La question d’Orient au Moyen Age dans une cinquième nouvelle (suite)

 suite de l'article sur "comment étudier dans une Cinquième nouvelle la question d'Orient au Moyen âge" ...

 NOTE
 I- Comment finit l'Empire universel

A) Après le partage de l'Empire romain, au moment des invasions barbares, l'Empire d'Orient travaille à se rendre indépendant :
a) Il expulse les milices barbares gothiques (Theodoric, chef des Goths, évacue la Mésie en 488, après avoir reconquis l'Italie. Cf. la faiblesse de l'Empire d'occident qui, lui, ne peut se défaire de ses barbares).
b) Il lutte héroïquement contre les Huns qui se heurtent à la grande muraille de Constantinople et refluent ver l'Occident.
c) Il renonce à l'Empire d'Occident (Cf. Rapports avec les Rois francs).
d) Il abandonne l'Afrique devant l'habileté cauteleuse de Genséric, Roi des Vandales.

B) Les conquêtes de Justinien (se reporter au manuel, très suffisant).

C) Maintien des frontière justiniennes par ses successeurs Maurice et Tibère. Mais déjà, dualité de préoccupations (Perse et Occident). Une diplomatie active réussit à neutraliser les Lombards, contre qui les Rois francs s'emploient ; au VIIe siècle, Héraclius, grand stratège, réussit, par un mouvement aussi audacieux que celui d'Annibal contre Rome, à porter la guerre au cœur de la puissance perse Sassanide.

D) La poussée arabe (bien exposée dans les livres de classe) compromet définitivement l'Empire Universel dont l'existence est liée à la possession de l’Égypte : dès lors, l'Empire Byzantin est réduit à son domaine géographique (lire comment Constantinople est sauvée de la conquêt arabe par l'utilisation du feu grégeois, ancêtre de l'artillerie ; BREHIER, p 62, 63).



II- L'Empire Hellénique
Il correspond à, peu près au domaine géographique dont le foyer est Constantinople, qui a une langue (le grec) et une religion. Plus réduit, il a l'avantage de bénéficier de lignes intérieures pour assurer sa défense.
A) Le VIIIe siècle est marqué par une défensive heureuse contre les Arabes grâce à l'appui arménien ; mais les Bulgares franchissent les Balkans ; surtout le couronnement de Charlemagne est un gros échec pour Byzance dont la diplomatie n'obtient aucune compensation.

B) Au début du IX e siècle, la défensive échoue aussi bien du côté des Bulgares qui ne sont repoussés que sous les murs de la capitale, tandis que les pirates scandinaves, sarrazins et narentans infestent les mers.

C) A la fin du IX e siècle, la défense réussit, grâce à l'appui du pape, qui ne compte plus sur les Carolingiens (faiblesse de Charles le Chauve) ;
à la conversion de peuples slaves (Moraves, Bulgares) par Méthode ;
à la décomposition du califat abbasside d'orient;
à l'alliance avec les Magyars qui prennent à revers les Bulgares ;
à la résistance efficace de Constantinople, attaquée par la flotte russe du Prince Igor (941).

D) L'épopée byzantine du Xe au XIe siècle, sous les règnes de Constantin Porphyrogénète, Romain II, Nicéphore Phocas, Basile II, se développe sur quatre théâtres :
a) Sur le Danube, un traité avec les Hongrois permet la conquête de la Bulgarie ;
b) En Méditerranée orientale, les Etats arabes isolés, la Crête est reprise aux pirates, la Syrie, l'Arménie sont conquises ;
c) En Mésopotamie, les troupes byzantines sont victorieuses;
d) En Italie, Venise devient, après le couronnement du Roi Germanique Otton comme Empereur, en 962, l'allié de Byzance ;
Enfin, la Russie est convertie au christianisme.

E) L'expansion prend fin : devant l'invasion russe (la Russie, devenue chrétienne et plus puissante, se retourne comme jadis la Bulgarie contre Byzance); devant la menace Petchénègue, peuple turc qui apparait sur le Danube, tandis que les Turcs Seldjoukides encore contenus deviennent menaçants en Asie Mineure, et que les Normands et Robert Guiscard prennent l'Italie byzantine ; avec le schisme de 1054, l'Italie échappe complètement à l'emprise de Byzance.

 F) Déclin et chute.
a) Démembrement au XI e siècle : d'abord l'Empire perd ses possessions extérieures : l'Arménie, la Mésopotamie, l'Italie (Robert Guiscard prend Bari et Palerme); puis il est envahi : en Asie Mineure, en Syrie, sur la frontière du Danube.
b) Tentative de redressement, grâce aux Comnènes (début du XIIe siècle). La politique de bascule réussit d'abord en profitant de l'opposition entre les Normands et les Républiques italiennes, entre les Empereurs germaniques et le Pape ; un essai de rapprochement avec les Chrétiens d'Occident contre le danger Pétchénègue ne va pas sans malentendus, car les Byzantins voient dans les Chrétiens d'Occident des mercenaires possibles, tandis que  ces derniers considèrent Byzance comme une terre de colonisation : ceci prépare les conditions favorables au détournement de la IV e croisade.
C) La chuter d e1204 semble inévitable, car l'Empire est environné d'ennemis (les empereurs germaniques, le Roi de Sicile, Saladin en Égypte et en Syrie musulmane, le nouvel État valacho-bulgare). A l'occasion du récit de la IVe croisade, dont on trouve tous les éléments dans les manuels, il convient de montrer comment cet épisode est mieux connu que d'autres, à cause de témoignage exceptionnel, comme celui de Villehardouin, suspect de partialité, mais pittoresque et de grande valeur littéraire....


Madeleine Schnerb

p 160-162 In L’information historique, n°4 juillet-octobre 1947.







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