jeudi 19 juillet 2012

3 octobre 1940-20 décembre 1940 (bis)


 Le premier statut des Juifs d’octobre 1940 avait impliqué tout naturellement que les fonctionnaires, et très nettement les enseignants, aient déjà été repérés. Le ministre, Georges Ripert chargé d’appliquer la loi, envoie une circulaire où il demande aux proviseurs, inspecteurs d’académie, recteurs, de faire des listes
de personnes qui « de notoriété publique ou à votre connaissance personnelle doivent être regardés comme juifs… ». Mais les proviseurs, du fait en partie des chamboulements liés à la guerre, ont beaucoup de difficultés à assurer cette tâche. Il sera demandé le 5 novembre 1940 un formulaire pour chaque enseignant devant dire s’il relève du statut.
Madeleine raconte comment cela s’est passé pour eux : « Pour nous ce fut tout simple : le secrétaire de l’inspecteur d’académie, qui nous connaissait amicalement, appela Robert au téléphone et lui posa la question : êtes-vous concerné par le statut des Juifs?… une réponse affirmative… Et Madame Schnerb ? “Oui”… et voilà l’affaire est dans le sac ! »

Cette femme âgée de 40 ans, très active, très passionnée par son métier est donc mise à la retraite.
Madeleine n'a sûrement pas imaginé que "la dernière classe" le 20 décembre sera définitivement sa dernière classe. "
Mais si  rares sont ceux qui ont montré du courage à l'égard des collègues juifs désormais interdits d'enseignement, la directrice du lycée Jeanne-d’Arc a témoigné, raconte Madeleine "par des mots simples, une telle compréhension que je veux ici lui en rendre témoignage. Cette Dame Moreau m'octroya avec tant de spontanéité la faveur de cesser mes cours deux jours avant la date officielle que ce simple geste me fit vraiment du bien. "

mercredi 18 juillet 2012

A propos de Carcopino et des ses souvenirs de sept ans

Dans le même texte, Madeleine Schnerb reproduit un article qu'elle écrit pour l'Information historique en 1953.

Depuis que ces pages (analyse par Madeleine de la parution des travaux de  la commission d'enquête sur la défaite de 1940 en 1953) ont été écrites, un historien de grande classe qui a été un témoin et un acteur du drame, M. Jérôme CARCOPINO, a publié ses mémoires sous le titre : "Souvenirs de Sept ans".



Quelque part, M. CARCOPINO se fait l'avocat des gros livres. Il a raison. Ce qu'il écrit n'est jamais "long" car c'est toujours passionnant. Sa personnalité attachante, son talent de narrateur, tout contribue à empoigner le lecteur, même lorsque celui-ci "serre les poings". Le témoignage d'un ministre de Vichy aussi perspicace apporte des retouches précieuses aux portrait des quelques grands protagonistes du drame : Mussolini (p.84 sqq.), le roi d'Italie (p. 85 sqq.),Pétain (pp. 309, 626, 631), Laval (p. 140), Darlan (pp. 301, 539-545, 547-553), Abel Bonnard (p. 136). Et comme M. CARCOPINO ne voile pas ses sentiments, sa sincérité ne donne que plus de relief à la touche. Par ailleurs ce professeur connaît si bien son monde universitaire que tous ses collègues trouveront plaisir à glaner au hasard ses réflexions sur Louis Halphen (p. 300), Marc Bloch (p. 300), Jardillier (p. 355), Bernard Fay (PP. 340 et 458), Ancel (pp. 364 et 475), Maublanc (p.235), Jean Zay (pp. 92-93), Montel (pp. 253 et 262), Delpech (p. 425), Mathiez ( p. 397), Lucien Herr (p. 188) etc.
Enfin tous les anciens étudiants de M. CARCOPINO le reconnaîtront, lui, du commencement à la fin du livre, et ce n'est pas un des moindres charmes de cet ouvrage : on y retrouve en effet l'homme souriant et bon père de famille, l'ami fidèle prêt à rendre service, et surtout l'historien de Rome qui se plaît aux rapprochements subtils et aux exégèses étendues.
Précisément, et en restant fidèle aux enseignements de M. CARCOPINO lui-même, on peut se permettre aussi quelques rapprochements. Ainsi M. CARCOPINO se félicite, en tant que Recteur de Paris (Recteur provisoire), d'avoir obtenu des autorités occupantes au prix de maintes démarches la réouverture de l'Université de Paris, le 20 décembre 1940. Or nous sommes quelques-uns à nous rappeler que ce même 20 décembre les professeurs juifs, à quelques exceptions près, faisaient leur "dernière classe". Coïncidence ? En tout cas l'historien se doit de se le demander.
Ailleurs, M. CARCOPINO laisse entendre que dans le pays du Code Civil l'occupant n'avait aucun moyen juridique de découvrir les Juifs; mais M. Abetz qui était, M. CARCOPINO le souligne, un diplomate souverainement machiavélique, sut trouver pour la France la méthode convenable : par l'intermédiaire d'honnêtes gens on fit appel à la "probité intellectuelle de notre corps" (p.247). De surcroît, n'y a -t-il pas contradiction entre l'anathème que jette le ministre de Vichy à ceux des Francs-Maçons, qui ont menti, et le brevet de patriotisme décerné aux Français qui cherchèrent à "berner l'occupant" (p.433)?
Enfin, peut-il être permis de rappeler à l'auteur de magistrales et inoubliables leçons sur Rome et Carthage que les concessions apparemment arrachées au représentant d'Hitler en France étaient probablement  accordées pour mieux écraser les Français après les avoir dissociés, et que le ministre de Vichy n'est sans doute pas une exception d'avoir fait figure, selon ses propres mots, de "dupeur dupé (p 444) ? "

mardi 17 juillet 2012

Le Jérôme Carcopino de Madeleine...

Début 1941, les Schnerb sont désormais à la retraite par application du statut des juifs ; n'ayant toujours pas touché leurs pensions, Madeleine écrit à Jérôme Carcopino, devenu le 24 février 1941 secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse. Elle espère être écoutée "d’un professeur qui l’a préparée à l’agrégation à Sèvres et qu’elle a beaucoup admiré... " Il lui a répondu de manière « affectueuse » en l’invitant à Vichy !"


Des années plus tard, juste avant sa mort, dans une sorte de testament spirituel à l'intention de sa famille, Madeleine a raconté  son "Jérôme Carcopino".

« Je tiens à dire dès l'abord que Jérôme Carcopino, notre "Carco" bien qu'il eût été ministre de Vichy reste pour moi un ami par le cœur par une sorte d'affinité que je ne renie pas.


 [...] Il faut dire qu'alors les promotions d'historiennes à Sèvres était fort réduites. Le hasard du placement à la fin de la deuxième année d’École faisait de moi la "cacique" de la promotion, en jargon estudiantin, le cacique était le chef de classe : je fus donc amenée à avoir des rapports directs ou épistolaires avec les professeurs. Ces professeurs venaient pour faire travailler six Sévriennes en vue de l'agrégation : l'école de Sèvres était alors vraiment à Sèvres, il fallait donc que les chargés d'un cours à Sèvres empruntent au Louvre un tramway qui passait devant le Trocadéro, traversait le Pont de Sèvres pour aboutir à la belle allée qui conduisait à l'ancien château de la Pompadour où logeaient et travaillaient les Sévriennes.



Il était donc normal que nos rapports entre élèves et professeurs soient relativement intimes. Néanmoins l'éloquence de Carco ne tenait pas compte du petit nombre des auditrices. Ses convictions l'emportaient. je n'ai jamais oublié les démonstrations persuasives qu'il fit autour des défenses de Carthage. Son idée maîtresse à propos des conquêtes de la République romaine était que les proconsulats conduisaient fatalement les chefs de guerre rendus prestigieux par leurs victoires à s'imposer comme chefs tout court de la République.

Il est évident que Carco avait un faible pour le chef par excellence que fut Jules César. A la fin de notre troisième année, à la veille de l'agrégation il nous convoqua à son domicile, 8 rue Garencière, pour nous parler de Jules César. Il lui arriva de dire "César et moi" avant de nous livrer entre les mains de sa charmante belle-mère, Madame Hillemacher qui nous offrit une tasse de thé. Ce cours terminal lui était d'autant plus cher qu'à l'occasion des louanges décernées à César il avait décoché encore des flèches contre sa bête noire, Cicéron, l'orateur des Verrines et des Catalinaires. Pour Carco le grand orateur Cicéron était le type exécré du rhéteur qui se paie de mots et n'agit pas. Dès lors, l'historien scrupuleux, qu'était Carco dérivait vers une subjectivité historique que personne ne peut nier. Dès lors en cette année 1925 il se faisait l'admirateur de Mussolini qui incarnait à ses yeux le Césarisme : Carcopino était donc fasciste.


  Mais son fascisme était vraiment du fascisme : jamais Carcopino ne se serait reconnu dans le racisme nazi. Ce Méditerranéen n'aurait jamais pu assimiler racisme antisémite qui a été à la base de l'Hitlérisme. S'il entra au ministère vichyssois c'est qu'il a cru naïvement pouvoir sauver des élites juives parmi lesquelles son grand ami Marc Bloch, il fut probablement très vite détrompé, on sait le sort qui attendait tous les Juifs de toutes catégories. Précisément en 1940 Robert Schnerb et moi nous ne nous faisions plus aucune illusion. Robert, étant allé à Vichy vers le mois d'août voir notre ami l'inspecteur général Jules Isaac, me revint à Coudes abasourdi tant cet homme si clairvoyant semblait encore espérer en Pétain et son entourage. Moi-même j'avais écrit à Jérôme Carcopino en centrant mon propos autour de nos enfants qui ne pouvaient comprendre ce qui nous arrivait. Il me répondit très affectueusement et m'invita à venir le voir... Je n'attendais d'ailleurs rien de lui ... Quelques jours après cet échange de lettres j'appris qu'il s'était démis de ses fonctions à Vichy. Il avait compris. Pourquoi avais-je éprouvé le besoin sans rien quémander d'écrire à notre Carco ? A Sèvres en effet j'avais éprouvé pour lui, et je n'en ai nulle honte, une sorte d'admiration affective.


Une raison toute matérielle, j'étais à Sèvres la seule détentrice d'un kodak, j'avais le privilège de faire fonction de photographe de ma promotion et mêmes d'autres promos. La coutume voulait que l'on invitât les professeurs une fois l'an à venir prendre le thé à l'école avec leurs proches ou seuls. A une époque où les professeurs n'étaient pas encore motorisés c'était une sortie pittoresque, Carco fut tout réjoui de venir avec sa femme, sa fille Françoise et deux de ses garçons, il se prêta volontiers aux photos de famille. Il visita notre jardin japonais et notre parc.

Carco, sa femme, sa fille Françoise et deux de ses garçons (?) avec les six candidates sévriennes à l'agrégation
  C'était quelques semaines avant l'agrégation. Carcopino comptait beaucoup sur mon succès car durant l'année scolaire il avait beaucoup apprécié mes travaux. Ce succès... je l'obtins. C'en était fini avec les concours. J'étais la cinquième de la liste de six élues dont deux Sévriennes seulement! Je ne fus pas peu surprise que Carco en me félicitant exprimât son étonnement que je ne fûs pas en tête de liste ! [...]

Après mon entrée dans la carrière nos relations entre Carco et moi s'espacèrent et prirent une autre tournure, surtout quand Robert Schnerb fit figure de critique compétent dans les colonnes de l’Information Historique. Carco nous dédicaça affectueusement tous ses livres... On sait par ailleurs ce qu'il lui advint entre 1940 et 1950... En 1962 il m'écrivit combien il avait été honoré des appréciations flatteuses portées sur ses œuvres par le juge sévère et compétent qu'était Robert Schnerb.



J’allais revoir cet ancien "collabo" devenu académicien vers 1963 rue de Babylone. Je le trouvais diminué physiquement, mais toujours avec ce même regard malicieux et affectueux derrière ses verres. [...] »

La Madeleine que j'ai connue et lue (voir Mémoire pour deux) a souvent eu la dent autrement  plus dure à l'égard de tant de professeurs d'université que dans cette évocation plus qu'affectueuse de son maître ! Le travail de Sophie Corcy-Debray donne une toute autre image de l'historien :

"Nommé recteur intérimaire de Paris le 13 novembre 1940, puis secrétaire d’État à l’Éducation nationale et à la Jeunesse le 24 février 1941, il est placé devant l’alternative suivante : appliquer, et parfois en tant qu’homme de pouvoir, aggraver la législation d’exclusion, ou bien refuser, c’est-à-dire démissionner. Or s’il met souvent sa démission en jeu pendant les mois passés à Vichy, Jérôme Carcopino ne la propose jamais pour les lois d’exclusion. En tant que recteur, il a menacé par trois fois de démissionner,... .
L’historiographie apprécie d’ailleurs de façon contradictoire sa responsabilité dans leur application. Wilfred Halls et Pierre Giolitto modèrent plutôt son rôle dans l’épuration administrative, la persécution des Juifs et des francs-maçons, alors que Marrus et Paxton et surtout Claude Singer considèrent son action comme particulièrement néfaste [...]" (http://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2002-4-page-91.htm)

3 octobre 1940-20 décembre 1940

p 131-132 - Pendant les deux mois qui précèdent l’application du statut, ils se sentent l’un et l’autre vraiment des parias. Si la directrice de Madeleine au lycée de filles (Jeanne-d’Arc) a eu la grâce de l’autoriser à arrêter ses cours deux jours avant la date fatidique, la situation est très mal vécue par Robert. Redevenu simple professeur de lycée, dépendant d’une administration oublieuse du professeur réputé qu’il est, la situation lui est insupportable, il fit une sorte de dépression et prit un congé maladie.
Le 20 décembre, le jour des quarante ans de Robert, ils sont exclus.
                                    
Cet extrait du film de Marcel Ophüls, Le Chagrin et la Pitié qui a passionné Madeleine à sa sortie, est révélateur de l’état d’esprit dans son lycée et sans doute dans bien des lycées :
« Lycée Blaise-Pascal, Cour intérieure Bibliothécaire Dionnet
– A. Harris : est-ce qu’il y avait des professeurs juifs chez vous ?
– Danton (cherchant dans sa mémoire) : Ah ! Voilà un cas.
– Dionnet : un professeur juif chez nous?… oui nous avons eu un collègue.
– Danton : oui il a été révoqué.
– Dionnet : toujours la même chose, on ne disait rien.
– Danton : il y a peut-être une petite nuance à faire quand même. Je prends le cas de Nivark… je pense que…
– A. Harris : oui ?
– Danton: on a essayé quand même dans la mesure du possible de lui trouver des leçons particulières par exemple. Ça s’est fait aussi pour un autre collègue qui avait été révoqué. Enfin, comme vous dites, cela ne va pas très loin, mais je crois qu’il y a quand même eu une certaine sympathie. Si !
– A. Harris : quand vous dites : que pouviez-vous faire… En fait, que pouviez-vous faire, ça voulait dire quoi?… parce qu’à la limite on peut imaginer une démission collective des enseignants du lycée de Clermont. M. Danton soupire. M. Dionnet éclate de rire."


Sources "Robert Schnerb, un historien dans le siècle, 1900-1962, une vie autour d'une thèse", L'Harmattan.  Images :http://faculty.virginia.edu/ajmlevine/544_filmhist/chagrin.html

lundi 16 juillet 2012

Juive et professeur en octobre 1940

Revenu en Auvergne depuis la rentrée d'octobre 1939 du fait du contexte de guerre, au lendemain de la défaite et de l'installation du régime de Vichy, le couple Schnerb demande à ne pas reprendre leurs postes parisiens.

p 131-132 - Pendant la « drôle de guerre » déjà, au lycée Blaise-Pascal où elle (Madeleine) avait été nommée, elle avait ressenti une atmosphère lourde qu’elle avait alors expliquée par une forme d’envie à son égard ; cette explication lui vient naturellement du fait de la fierté qu’elle a – même si elle s’en défend – d’être agrégée et l’épouse de Robert Schnerb, ce qui peut à son sens susciter des jalousies. Un jour, sur le tableau d’une classe de troisième, elle a trouvé l’inscription : « Schnerb… Juive ». Elle dit avoir gardé cet affront pour elle [...]

p 128 - Cependant, leur demande est finalement agréée ; rester en Auvergne assure malgré tout la sécurité. Mais la nomination intervient alors que le premier statut des Juifs du 3 octobre 1940 vient d’être édicté, ce qui remet ce fragile nouvel équilibre immédiatement en question.
La rentrée n’a pas encore eu lieu à ce moment. La désorganisation est grande. Le 18 octobre, c’est la date de publication au Journal officiel du statut qui leur retire le droit d’enseigner. C’est aussi l’anniversaire de Madeleine : elle a quarante ans. Or, Robert et Madeleine ne savent pas encore s’ils ont été effectivement nommés à Clermont.
Alors que les enfants sont déjà rentrés à l’école, Robert comprend qu’être juif en zone libre devient presqu’aussi difficile qu’en zone occupée : aussi estime-t-il que la meilleure solution est de se mettre immédiatement à la retraite, l’article 7 du statut disant que « les fonctionnaires juifs visés aux articles 2 et 3 cesseront d’exercer leurs fonctions dans les deux mois qui suivront la promulgation de la présente loi. Ils seront admis à faire valoir leurs droits à la retraite s’ils remplissent les conditions de durée de service ; à une retraite proportionnelle s’ils ont au moins quinze ans de service ; ceux ne pouvant exciper d’aucune de ces conditions recevront leur traitement pendant une durée qui sera fixée, pour chaque catégorie, par un règlement d’administration publique ».


"Robert Schnerb, un historien dans le siècle, 1900-1962, une vie autour d'une thèse", L'Harmattan.

dimanche 15 juillet 2012

Déserteuse...

Il m'est difficile de continuer ce blog en sautant à pieds joints par dessus les années 1940-1945.

Pour les évoquer, je vais puiser des bribes de l'histoire de Madeleine dans mon livre,"Robert Schnerb, un historien dans le siècle, 1900-1962, une vie autour d'une thèse", L'Harmattan.

Mai-juin 1940 :
p 126 - Madeleine ne peut se rendre au lycée pour émarger, contrairement à ses collègues habitant sur place, du fait que les armées allemandes installées entre Coudes et Clermont bloquent la RN9. Quand la circulation redevient normale, après l’armistice et la stabilisation de la nouvelle frontière au nord de Clermont, elle est brutalement accueillie au lycée par un proviseur, qui malgré l’évidente absence des élèves, lui reproche de n’être pas venue faire ses cours. L’inspecteur d’académie la considère alors comme « déserteuse ». Même si cela ne prête finalement pas à conséquence, c’est néanmoins un indicateur intéressant de l’état d’esprit du moment.