mercredi 18 avril 2012

Racontons l'histoire des voitures et des cochers de Paris


Aujourd'hui, de retour en 1939, Madeleine propose « Une heure de classe avec les petits » où en parisienne de fraîche date, elle raconte l'histoire des voitures et des cochers de Paris, depuis le Moyen-âge. J'imagine qu'elle a pensé à sa fille qui va avoir 10 ans et son fils de 7 ans pour rédiger cette chronique.
***


Il y a bien longtemps, on racontait déjà des contes aux petits enfants : on y voyait des fées qui faisaient marcher des machines dans les airs ou des voitures sans chevaux. et les petits enfants de s'émerveiller!...
Si vous aimez encore ces contes de fées, vous ne croyez plus qu'il y ait besoin de baguette magique pour faire voler un avion ou rouler une automobile.
Mais écoutez l'histoire des voitures de Paris et ce sera votre tour d'être étonnés!

I- Lorsque les hommes allaient à cheval par les rues de Paris.

Quand Paris était une petite ville, les Parisiens n'étaient pas pressés. D'ailleurs ils n'avaient pas à se déplacer pour aller à leur travail. Cependant, quelques juges, quelques amis du roi circulaient davantage : alors ils allaient à cheval. Quelquefois, les dames montaient en croupe sur une mule, derrière un écuyer, ou bien se laissaient porter en litière (une sorte de lit fermé) : la litière était hissée sur les épaules de pauvres gens ou tirée par des bœufs. Mais les rues étaient si boueuses, les pavés si pointus - quand il y en avait - que l'on dut renoncer à cette manière paresseuse de se déplacer. Un roi, Philippe le Bel, défendit aux femmes autres que la reine et les princesses de se promener en voiture. Si bien qu'il y a environ quatre cents ans, il y avait seulement trois, oui, vous entendez bien, trois voitures dans Paris.


II- Les carrosses apparaissent.
Cet heureux temps pour les piétons ne dura pas. On vit bientôt des carrosses ronds, recouverts d'un baldaquin, fermés par des rideaux de cuir. On appela souvent ces voitures des « coches » et le conducteur un cocher.



III- Les voitures de louage viennent embarrasser les carrefours.



IV- Dans le Paris d'il y a seulement cent ans.
1° Toutes sortes de voitures de place (ce que nous appelons des taxis) se mettent à la disposition des voyageurs : celle qu'on appelait le coucou ne prenait pas cher, mais elle ne partait que lorsqu'elle était comble.. Six voyageurs s’enfermaient dans le fond, le cocher rabattait le tablier par-dessus, trois autres voyageurs se hissaient avec le cocher, c'étaient les « lapins » et sur le toit grimpaient ceux qu'on appelait les « singes ». Et « fouette, cocher! », fouette ton cheval poussif et conduis tes clients dans la verte campagne, à Auteuil, Passy, Boulogne!...
[...]
2° Et puis voilà les omnibus, les voitures « pour tous ».
[...]


N’entendez-vous pas le sifflet de l'agent qui arrête toute une longue file de voitures pour laisser passer les piétons, ne voyez-vous pas tous ces gens qui s'engouffrent dans le souterrain du métro? C'est Paris 1939! Il est moins drôle que celui de 1889 sans doute : l'écolier alors, tout en flânant, levait le nez en l'air pour regarder les dames, embarrassées dans leurs amples jupons, monter à l'impériale, ou il tendait l'oreille pour saisir au vol les injures que se lançaient les cochers de fiacre. Mais, pour celui de 1939, les  « accus », les  « tableaux de bord », les changements de vitesse n'ont plus de secrets et il en est très fier!
Madeleine Schnerb
 



In L’information historique, n°3 février-mars 1939, p139-142.

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