samedi 12 mai 2012

L'histoire par l'image : la place de la Concorde - 1939

DOCUMENTATION PÉDAGOGIQUE


L' histoire par l’image

Avec les petits

LA PLACE DE LA CONCORDE

Les images qui suivent représentent un lieu connu de Paris à différentes époques.
Il importerait : 1° d'établir une échelle des dates (1763, 1830, 1900, 1920 et 1939) de manière à faire saisir à l’enfant le rythme des transformations ; 2° d'attirer son attention sur les deux genres de transformation les plus apparents : d'une part la physionomie de la place et de l'autre l'aspect de la circulation et le costume.

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L'estampe ci-dessous est de 1763. Il s'agit alors de la place Louis XV : on vient d'ériger la statue équestre en bronze de ce roi (des curieux la montrent du doigt). Les deux bâtiments symétriques ont été construits peu d'années auparavant sur les plans de l'architecte Gabriel : ils sont surmontés de trophées. Des fossés entourent encore la place : ils sont flanqués de huit pavillons de pierre, dus également à Gabriel et dont les trophées surmontent encore le faîte (ces pavillons servaient de guérites : remarquer les sentinelles). Le sol est de terre battue (on est presque hors ville) et des charrettes circulent aussi bien que des carrosses. Un pont tournant met la place en communication avec l'allée des Champs-Élysées. A droite, on aperçoit les premiers arbres du jardin des Tuileries. Il n'y a pas d'éclairage.




Soixante-six ans ont passé. Nous sommes en 1839, sous Louis-Philippe. La place Louis XV est devenue "place de la Révolution", puis par décisions de la Convention dans sa dernière séance, "place de la Concorde". Entre les deux bâtiments de Gabriel, on aperçoit la Madeleine, au bout de la rue Royale; cet édifice va être ouvert au culte en 1842. Au milieu de la place se dresse à présent l'obélisque de Louqsor, ramené d’Égypte, en 1836. Deux belles fontaines l'encadrent. Les fossés ont été comblés et un pavage a été posé. Un mur limite le jardin des Tuileries. Il y a des réverbères. Si les carrosses ont disparu, la circulation reste peu animée : les piétons dominent ; certaines personnes vont à cheval, d'autres en voiture (cabriolets et fiacres). 
Aux approches du XXe siècle, soixante ans plus tard : très peu de changements. Des statues de villes (Strasbourg, Lille, etc.) ont remplacé les trophées sur les pavillons de Gabriel. L'éclairage est représenté par les becs de gaz et les réverbères. Les cavaliers ont disparu, mais les voitures à chevaux ne sont guère plus nombreuses.


Moins de quinze ans après (veille de la guerre de 1914), les voitures automobiles particulières et les autobus ont fait leur apparition. Cependant les voitures à chevaux sont toujours les plus nombreuses.


 La guerre  de 1914-1918 a passé. Des canons pris aux Allemands ornent les terre-pleins. Les voitures automobiles ont chassé les voitures à chevaux. Il n'existe ni service d'ordre, ni passages cloutés, mais il y a déjà un sens obligatoire.

 
Et nous arrivons en 1939. L'animation est énorme. Les voitures, camions et autobus passent rapidement. Un agent règle la circulation à l’entrée du pont de la Concorde dont la largeur a été doublée. On ne voit plus de voitures hippomobiles. Les lampes électriques ont remplacé les becs de gaz.

Madeleine Schnerb, L’histoire par l’image, avec les petits, La place de la Concorde p 42-43, In L’information historique, n°2 décembre 1939-janvier 1940


Cet article est paru à la fin de l'année 1939, alors qu'une deuxième guerre vient de commencer et que Madeleine n'est plus dans la région parisienne. Évidemment écrit plus tôt dans l'année, ce texte montre aux enfants combien Paris est moderne en 1939, comme si l'on avait définitivement tourné le dos aux temps obscurs ...
On ne peut pas ne pas poursuivre dans sa tête, l'histoire de la place : 1940 ... 1944, et tout le long de la deuxième partie du XXe siècle jusqu'aujourd'hui, en mai 2012...



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