mardi 13 mars 2012

Cabale à Clermont-Ferrand en 1927


Cette première année scolaire au lycée Jeanne-d'Arc, Madeleine vit un épisode très douloureux qu'elle a raconté de multiples fois.

« Est-ce par hasard si ma collègue mademoiselle W. se mit en congé pour deux semaines en mars? Est-ce par hasard si la Directrice me demanda d'assurer la suppléance en seconde, pour le cours d'histoire ancienne, juste au moment de l'étude des origines du christianisme ? Les autres cours étaient confiées à des répétitrices, même ceux de philo et de première! que j'étais naïve!
Je me réjouis de reprendre contact avec le programme de seconde, privée que j'étais - de par la mauvaise volonté de la Directrice - de cours d'histoire! Mon service normal contre tous les principes pédagogiques était presque uniquement géographique."
Madeleine est persuadée qu'on lui a tendu un piège en la poussant à faire une leçon sur le thème des origines du christianisme, très sensible dans le contexte du moment. S'étant facilement confiée sur l’enthousiasme éprouvé lorsqu'elle allait écouter Paul-Louis Couchoud dans le cadre des réunions de l'Union pour la Vérité, pendant ses années sévriennes, on ne devait pas ignorer qu'elle partageait son point de vue sur la « vraisemblance du mythe de Jésus ».

Paul-Louis Couchoud, Le mystère de Jésus, F. Rieder et Cie Éditeurs, 1926

Dans son cours, elle dut montrer, certainement avec passion (je ne peux douter de l’enthousiasme qu'elle dut exprimer, même si je n'ai connu Madeleine qu'en tant que grand-mère), que « si la vie de Jésus était du domaine de la foi, seule la propagation du christianisme était du domaine de l'histoire.» Elle a dû ajouter que sur Jésus, il y avait « matière à discussions entre les partisans de Dieu incarné, de l'homme-prophète et des partisans du mythe. » (les citations sont extraites de Mémoires pour deux)


lettre de Madeleine à l'inspecteur
 « Si j'avais eu quelque irrévérence envers le Coran ou Mahomed (sic), personne ni à droite ni à gauche n'aurait bronché.» Mémoires pour deux (1973)

Autres temps, autres mœurs!

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