mercredi 28 mars 2012

Inspections...

« [...] Il me revient une anecdote [...]
L'Inspecteur Général Gidel, connu pour ses opinions d'extrême droite, coléreux mais juste venait d'inspecter Robert Schnerb quand il surgit brutalement "chez moi"! Je venais de parler de Philippe-le-Bel au cours précédent et il me fallait dicter quelques lignes sur sa politique extérieure [...]
Pour animer un peu ce résumé, je fis appel à mon public.
Marianna M. suggéra que Philippe-le-Bel n'avait pas remporté de grandes victoires.
J’allais concrétiser cette assertion, quand je vis Gidel feuilleter un Malet Isaac qui trainait sur un pupitre, puis s'agiter sur sa chaise... puis vociférer "mais il a remporté une victoire qui à elle seule, suffirait à sa gloire, une victoire, etc, etc..."
Moi, assez perplexe, pensant à une récente découverte des Médiévistes suggérai : Il y  a eu Mons-en-Puel". Alors Gidel éclata "Mesdemoiselles! Bouvines" !

La directrice était justement sortie faire la police sur la galerie car la cloche avait sonné.
Je glissais "C'est Philippe Auguste, Monsieur l'Inspecteur général".
Gidel dit alors "Continuez, continuez..."
J'eus un colloque des plus agréables au confessionnal. Il y fut question de ma brillante élève Marianna M. et de sa voix rauque.[...] »
(Mémoires pour deux, p 144)

Mais  quelle surprise de voir le contenu du rapport ! Madeleine, si elle en avait eu connaissance, aurait été bien étonnée! Si l'Inspecteur n'avait pas été certain de ne pas être lu par son inspectée, il n'aurait sans doute pas écrit la même chose !

« Leçon intéressante bien construite mais la présentation manque de fermeté, de chaleur. La langue est banale, assez commune. Ce n’est pas la manière d’un professeur actif. Tout au contraire, tout ce qu’elle dit est comme empreint d’une nonchalance générale. Cette mollesse est sensible surtout dans la discipline de la classe où il règne une sorte de laisser-aller; les élèves se tiennent mal sans que le professeur fasse la moindre observation. L’ensemble est médiocrement satisfaisant.»

Excursion au lac d'Aydat en juin 1934 : Madeleine avec sa classe

L'inspecteur a jugé par ailleurs que la leçon de Robert « prend parfois trop les allures de la conférence publique de propagande. »
Madeleine lorsqu'elle évoque cette anecdote, rappelle qu'alors les notes inspectorales étaient absolument secrètes.

1 commentaire:

  1. Bravo pour ce blog passionnant qui aborde un sujet qui m'intéresse beaucoup, les Projections Lumineuses et aussi l'enseignement.
    Voir : http://diaprojection.unblog.fr
    Me permettez-vous d'en extraire certaines parties pour faire un article sur mon site, en mettant un lien vers le votre bien entendu ?
    Cordialement.
    Patrice GUERIN
    diaprojection (at) orange.fr

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